mercredi 21 avril 2010

Huppé cul 1 (hc10) - Des étangs d’Ixelles à la famille Vérole

Didier de Lannoy
Huppé cul !
assemblage de chroniques prétendument quotidiennes, janvier-mai 2008
Série 1 - Extraits


D'autres dépêches des séries Huppé cul, etc ?
- Huppé cul 2: cliquez sur
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- Huppé cul 3: cliquez sur http://jodi.over-blog.net/ext/http://huppecul.blogspot.com/
- Cécécé: cliquez sur http://jodi.over-blog.net/ext/http://celcomcom.blogspot.com/



Les familiers du Home Van Aa et les riverains des étangs d’Ixelles


Qui aurait pu supposer que

Pourquoi me cache-t-on depuis toujours que

C’est quel dimanche dernier encore de la semaine prochaine que

- Eh oui ! Depuis que Jipéji se la coule douce, plus personne n’est en mesure de m’éclairer ! On ne me tient plus informé de rien ! Les « nouvelles du village » me manquent !

Gauthier de Villers et

- A moins qu’il ne s’agisse de ma femme mariée et de Robert Dehoux ?

Yaki, l’épouse de Bob Dangerfield (alias Cromagnon), vont-ils, ont-ils été, iront-ils encore ou

- Ou bien s’agissait-il d’Hélène Taquet et de Serge Goldwicht, effectuant une descente dans la vallée du Maelbeek ? Ou de Pascale, de Violaine, de Jean-Marc ou de Nele, vadrouillant aux alentours du marché « fleurs et plantes » du samedi ou du dimanche matin?

n’iront-ils plus jamais

faire du jogging, coude à coude, au risque de se faire écraser par un vieil arbre (fragilisé par l’âge, les vents violents et le chantier de rénovation de la place Flagey), installé depuis toujours près du monument Thyl Ulenspiegel, le long des...

jeter, de concert et nuitamment, le cadavre

- Il s’appellerait Gilles !

torturé d’un jeune Africain, sans papiers, d’âge indéterminé et de nationalité inconnue, derrière les buissons du jardin de devant d’une maison de maître de l’avenue Charles de Gaulle, bordant les...

ou partager un cornet de frites-mayo, acheté au fritkot des...

- Au FFBSS 1 ? Chez Bosteels ?

- Ben oui, chez Bosteels ! L’enseigne de la baraque n’a pas été modifiée mais le propriétaire-exploitant actuel s’appelle Thierry Van Geyt ! Depuis déjà dix ans !

qui vient de quitter le square Fernando Pessoa et de s’installer de l’autre côté de la place Flagey, près de l’arrêt du bus 71, de l’église Sainte-Croix et du café Belga et qui tourne, à présent, résolument le dos aux...

ou jeter à l’unisson, sans enfiler au préalable des gants de vaisselle parfumés à la framboise, ni craindre une quelconque intoxication botulique, de vieux croûtons de pain moisi aux canards des...

ou sortir de sa caverne et pêcher au harpon, en bande, le crocodile qui s’est planqué dans les grandes profondeurs des...

étangs d’Ixelles ?


Le vieux baobab


D'accord, le vieux baobab ne craint pas la morsure fatale des serpents… mais il n’aime pas trop quand même la vie en société. Et encore moins

- Personne ne peut pas obliger un épouvantail à porter de nouvelles fringues !

de devoir renouveler sa garde-robe, se laver, se raser et s’habiller pour sortir, rencontrer des gens et se faire des relations, manger au resto et finir la soirée en boîte de nuit.


Un faux type


Un type a été arrêté parce qu’il se promenant en pleine la rue avec un faux dictionnaire et

posait à tout le monde (facteurs, épiciers, boulangers et pharmaciens) (piétons, cyclistes, skatistes et automobilistes) de fausses questions auxquelles personne ne pouvait répondre et

provoquait de vrais embouteillages et de vrais accidents de circulation (avec de vraies morts d'hommes).


Tshelé


On l’appele

- Etait-ce un nom de guerre, un nom de scène, un nom de genre ou, tout simplement, un nom de baptême ?

Tshelé ou Tshelelé. Jadis appétissante comme une pintade, autrefois pure comme de l’eau en sachet vendue (et chantée

- Maïapio ! Maïapio !

par Fiston Nasser Mwanza jusqu’à Lubumbashi) au bord de la grand-route, Tshelé-la-modeste qui ne s'était jamais regardée dans un miroir avant d'avoir atteint l’âge de dix ou onze ans, Tshelé-la-virtuose qui était soliste dans la chorale des enfants de la paroisse protestante, Tshelé-la-vertueuse qui voulait devenir institutrice dans une école primaire du district des Cataractes, Tshelé exerce à présent,

- Une poivrote, une fêtarde, une tubarde, une planeuse, une chaudasse !

la profession de femme libre à Kimpese.

Mais que s'est-il donc passé ?

Voilà : Deux ans après ses premières règles, Tshelé avait été hélée, piquée, lardée, mordue par

- Un curé ou un pasteur (et tous ses acolytes), un premier sergent (et tous ses « éléments ») ou le directeur d’une école d’instituteurs (et tous ses enseignants) qui, ensemble, avaient convenus de rendre hommage à sa beauté et de lui dispenser gratuitement, de nuit, en privé, dans un confessionnal, un corps de garde ou un kikoso, une formation (leçons de fiançailles, travaux de binage et de dépotage) préparatoire au mariage ?

une bande de serpents et niquée, niquée, niquée, niquée par tout un parti de singes criards, en rut, devant le camp militaire, sur le chemin de l’école ou en revenant du temple ou de la chapelle…

Et, depuis lors, Tshelé

- Déviergée, mutilée, plombée, hallucinée ? Elle est devenue complètement barjo (ou zoba), disait-on à Kimpese et dans tout le territoire de Songololo !

danse et rit et boit et fume et chante et danse et danse et danse et danse et danse et rit et boit et fume et chante et danse et rit et chante et danse et danse et danse et danse et danse le ndombolo et boit le lotoko et fume le diamba tous les soirs, dans tous les bars et dans tous les hôtels, dans tous les chambres et dans tous les bras, jusqu’à épuisement…

Mais... l'histoire ne va quand même pas se terminer comme ça ? La morale finira bien par être sauve ?

Qu'on se rassure ! Tshelé, férocement déterminée, vient de fonder sa petite entreprise de développement personnel dont l'objectif est de racoler et de besogner, besogner, besogner et de faire sau-

ter au plafond

- Et les camionneurs de la route de Matadi aussi !

tous les bandards de la cité de Kimpese et de leur foutre à tous le sida ou, à défaut

- On donne ce qu’on peut !

la chtouille ou, à défaut

- On ne peut donner que ce qu’on a !

la sopis, aaaaaaaaaaah !

ou toute autre maladie que l’eau de Javel, l'eau bénite, les saintes huiles, la graisse de serpent ou les grimaces des pasteurs et des sorciers ne permettent pas de guérir !


Correspondances particulières et nouvelles de la rédaction


Jean-Paul Dispaux, ce diffamateur de la

- Laquelle ?

- Toutes !

religion, m’envoie

- Lis !

- D’accord, mon frère, d’accord (PS : Psst, t’aurais pas une tige à me refiler, mon frère ? Et la nouvelle adresse e-mail d’Aura Msimang à Jobourg, non ?)! D’accord, je lis !

un livre d’Alfred Döblin (ça ne se passe pas à Bruxelles, place Flagey, mais plutôt du côté de Berlin, aux environs de l’Alexanderplatz) dans la gueule (ou, plus élégamment

- Sans même appuyer avec insistance sur le bouton de sonnette !

dépose l’ouvrage

- Mais lis ! Lis donc ! Lis particulièrement les pages 49 et 50, 54 et 55 ! Et toutes les autres aussi ! Tu me diras quoi après ! Et Zoya, la traductrice, est vraiment excellente, peu d’excès et pas trop rapide!

dans ma boîte aux lettres, au n° 21 de la rue Maes, à Ixelles) tandis que Netti Nzouzi me bombarde, me bombarde, me bombarde, me bombarde, me bombarde

- Djuna, à l’aide !

n’arrête pas de me bombarder de virus brazzavillois et que je me trouve dans l’obligation de recourir aux services d’un flic-fils de l’informatique et de la faire inscrire sur une liste d’indésirables.

Et que Gauthier de Villers me demande si j’ai effectivement visité

- Je dois bien admettre, mon cher Gauthier, que je n’y ai jamais ni cherché ni découvert les tombes de Victor Horta, de Constantin Meunier, de Camille Lemonnier, de Jules Bordet, de Louis Empain, de Lilian Tala-Ngai, d’Ernest Solvay, d’Eugène Isaye, de Charles De Coster et de Marguerite de Bonnemains, la petite copine du général Boulanger !

le cimetière d’Arlington et

- La question de tes sources, mon cher Didier, m’intéresse toujours vivement !

voudrait bien que je lui communique le nom de mes indics.

Et que Denis Nanga m’annonce

- Bientôt ?

- Un jour !

qu’il y aura un cours

- Mais Denis ne précise pas dans quel pavillon (vagabondage sexuel, petite et moyenne délinquance mentale ?) ni dans quel rayon (paranoïa, maladie d’Althusser

- Alzheimer, ducon !

trotskisme ou schizophrénie ?) ça va se passer !

d’analyse de mes textes à l’université.

Et que l’Irak rend les gens prolixes et leur donne un sacré talent de bretteurs de mots. Et que la guerre américaine en Irak inspire de foutues colères à Alain Brezault et à Ben Mavinga…

Et que Ya Nze vient d’accuser réception de « Huppé cul », n° 8 « De la journée dans l’escalier à la dernière branlette » : « Bien reçu, bien lu, bien ri », m’écrit-il… Mais il ne me dit toujours rien

- Le bide intégral ! Un texte que personne (chiatique, privé, trop lent ?) ne s’est donné la peine de lire et de commenter ! Sauf Osumba Luhahi, Viktor Rousseau, Trésor Tshamala (alias Tetshim), Claudine De Moor, Judith Bisumbu, Pascale de Villers, Hallain Paluku, Tchen Mukazi…

de « Butembo ! », le compte-rendu en musique de mon voyage dans le temps, à Kinshasa, et de son conte ampliatif « La princesse et le prisonnier », oh !


Désolé pour le répit

- Vous comprendrez mon émotion !

que je vous ai accordé, bien malgré moi, ces quelques derniers jours. En effet, entre l’« Huppé cul ! » 9 et l’« Huppé cul ! » 10, la route a été longue et, parfois, difficile. J’ai dû m’aménager plusieurs espaces de repos, me tenir la caboche pour éviter qu'elle ne tourne (dans ces circonstances-là, il y a cinquante ou soixante ans, on louait

- Pour trois jours seulement, ça ira ?

- Oui, mais on paie à l'avance !

une chambre repeinte à l'eau de Javel, dans un « hôtel pour voyageurs » des environs des gares du Nord, du Midi ou du Quartier Léopold), déjeuner de sandwiches au jambon et de cornets de frites-mayo

- Avec quoi ?

- Cervelas !

sur un trottoir, à l’arrêt du bus ou sous le parvis d’une église, accepter qu’un rat de compagnie me ronge les ongles et me grignote les empreintes digitales.

Et pourquoi ça, pour cause de déprime ou de cuite ?

Un coup de blues après l’Irak ? Difficile de redevenir léger ? On appelle ça des baisses de tension, non ?


Football au cimetière


On ne joue pas au foot comme ça dans un cimetière.

D’abord on fauche les herbes folles et on déménage quelques tombes mal placées.


A chacun son expertise


L’homme tombe par terre, victime d’une crise cardiaque, au beau milieu

- C’est du cinéma !

d’une perquisition et décède sur place tandis que les policiers continuent de renverser les tiroirs et de vider les armoires et oublient

- On n’a pas que ça à faire ! Et ce n’est pas notre boulot, quand même !

d’appeler les services de secours


Godiva


Après quarante années de présence chocolatière au sein de l’Alliance Atlantique, la Belgique

- Pour un milliard d’euros ?

est à vendre. Le conseil d’administration de l’Alliance souhaite, en effet, que le groupe se concentre désormais sur les plats préparés, les soupes, les snacks et les boissons à base de légumes.


Soupçonné de meurtre et souffrant d’un cancer en phase terminale


Les Etats-Unis se dépêchent de condamner à mort et

- Surtout quand son affaire n’est pas très claire et qu’il est atteint d’un cancer en phase terminale !

d’exécuter rapidement leur prisonnier… avant qu’il ne décède par ses propres moyens et ne parvienne à leur échapper…


La famille Vérole


Ah, qu’est-ce que j’aime raconter

- Pourquoi nos parents sont-ils si vieux ? Pourquoi nos parents ne nous font-ils pas rire ?

de belles histoires aux enfants d’autrui : « Les parents Vérole avaient trois enfants, deux jolies filles et un gros garçon, boutonneux et benêt, qui ne sortait jamais sans son béret. La fille aînée, la Grande Vérole, avait une sœur, plus petite qu’elle, aussi jolie qu’elle, plus coquette qu’elle et qui adorait se coucher tendrement dans des tissus de soie parfumée… » !


Mais, hélas, ces belles histoires que j’aime bien leur raconter, aux enfants d’autrui, je n’ai pas toujours l’occasion de les terminer. Très souvent, ces petits salopiauds

- Pourquoi n’avons-nous pas des parents de notre âge ?

s’empressent

- Paf !

de fermer les yeux et de s’endormir en paix pour ne pas devoir encaisser la suite et assumer la fin de mes…

1 F comme Frit, F comme Flagey, B comme Bosteels, S comme Snacks, S comme Sausen.