mercredi 21 avril 2010

Huppé cul 1 (hc12) - De la caissière qui craque aux jarretelles de ma femme mariée

Didier de Lannoy
Huppé cul !
assemblage de chroniques prétendument quotidiennes, janvier-mai 2008
Série 1 - Extraits


D'autres dépêches des séries Huppé cul, etc ?
- Huppé cul 2: cliquez sur
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- Huppé cul 3: cliquez sur http://jodi.over-blog.net/ext/http://huppecul.blogspot.com/
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La caissière craque


Quand la caissière craque, beaucoup de mots lui grimpent dans la bouche.

Des mots très en colère, très énervés, très pressés. Ils se bousculent. Elle n’arrive pas à les faire sortir. Elle manque s’étouffer.

Elle se lève, gifle le gérant, insulte la déléguée syndicale, distribue quelques poignées de mains à des collègues, salue

- La voie est libre ! Vous pouvez y aller !

de la main les clients qui font la file devant sa caisse, quitte son poste de travail et s’en va tranquillement le long du boulevard et

- Et si on se braquait une petite croissanterie, dans la rue au Beurre ? Avec du chocolat bien chaud ou du café bien noir ?

rejoint un flûtiste qui l’attendait depuis longtemps en faisait la manche sur le trottoir.


Dieu le Mari


Maniaco-dépressif, Dieu s'ennuie.

- Quand je suis resté toute la journée à la ferme avec Bobonne, j'ai envie de sortir et de m’éclater ailleurs ! Je pense alors que les femmes sont plus belles la nuit que le jour, à la ville qu'à la campagne ! Mais quand je finis ma tournée des cafés dans un bordel de Jemelle ou de Marloie, très bizarrement, je ne pense plus qu'à revenir à la maison !

Il se plaint de devoir tout faire : arracher les patates, rentrer les vaches, donner à manger aux cochons, couper le bois…

Mais

- Ooops !

dès qu'on lui caresse les couilles, Dieu se remet à ronronner.

- Il suffit de lui mettre la main à la braguette ! ricane la femme de Dieu… Je suis une vraie salope et il ne pense qu'à ça !


Incitation de fonctionnaire à la débauche ?


Le capitalisme tue


Le capitalisme nuit gravement à la santé. A la vôtre et à celle de votre entourage. Le capitalisme nuit à vos spermatozoïdes et réduit votre fertilité. Ses conséquences sont irréversibles. Protégez vos enfants. Ne les laissez pas vivre dans une société capitaliste. Le capitalisme provoque une mort lente et douloureuse.


Correspondances particulières


A la lecture de l’ « Huppé cul ! » n°11, Elisabeth Lusinde se rend compte que je suis « complètement tapé »… mais avoue que Ebeba l’a fait « trop rigoler ». Je lui signale (cela renforcera, sans doute, ses convictions) que Ebeba est certes le titre d’une ravissante bluette mais que dans le corps même du récit, au lieu de « C’est foutu ! Ebebaaaa… », il fallait lire « C’est foutu ! Ebebiiiiiiiii… »


Ah, Tetshim vient

- Cette fois-ci, c’est la bonne !

de communiquer une troisième adresse à Alain Brezault.


Notes de la rédaction


Carmelo Virone écrivait : « Le rythme et la vitesse d'envoi sont nécessaires à ce genre de pratique »

Le rythme, oui

- Donnez-nous notre pain quotidien !

oui, je le tiens ce rythme-là, au niveau de l’écriture, j’ai la vitesse aussi, d’accord, jusqu'à présent…

Ecrire mon « Huppé cul ! », comme un curé dit sa messe en sept minutes trente, tous les matins, avant de passer à des choses plus sérieuses, ça me botte bien, jusqu'à présent…

Mais pour la diffusion, une fois par jour, je dois reconnaître que ça finit par me faire chier…


A propos des rats (dont l’année commence), conte et proverbe


On ne bat pas un crapaud en neige avec la queue d’un rat !

Même Cendrillon, complètement pétée, aurait dû se retenir de faire pipi dans le chausson

- Enfin retrouvé !

de danse où Cannabis, le rat

- Ce n’est pas un rat, c’est un octodon !

de Sukina, avait installé son nid douillet et caché les clefs de contact du carrosse doré et

des noisettes aussi, des grains de riz, des morceaux de sucre, des trognons de pommes, des croûtons de pain sec et même un reste de saucisson à l'ail…


Une semaine à la campagne

Un jour, le pain est sec et les canards se mettent à tousser

Un deuxième jour, le renard avale tous les petits de la lapine.

Un troisième jour, la buse variable, le busard des roseaux et d'autres oiseaux de même plumage enlèvent

- Courageuse, la mère poule ! Elle s’est battue jusqu’au bout, jusqu’à la défaite finale !

l’un après l’autre, chacun des neuf poussins de la grosse poule noire.

Un quatrième jour, il fait froid et il pleut.

Un cinquième jour

- Délestage !

il n’y a plus d’électricité.

Un sixième jour, c’est l’eau qui vient à manquer.

Et, le dimanche, il n’y a plus de papier cul dans les chiottes, tout au fond du jardin.


Ce n’est pas toujours facile de créer le monde en sept jours !


La guerre est (presque) finie !


Hiver 1944-1945.

L'air gèle dans les pneus des bicyclettes.

Guillaume de la Marck se serait, dit-on, fait méchamment choper. Des rumeurs circulent sur internet. On parle d’empoisonnement ou d’attentat à la kalachnikov ou au lance-missile. On évoque une mise en examen par le Cour Pénale Internationale de La Haye pour visitation de sites à contenu prohibé et téléchargement d’images pédo-pornographiques. On parle aussi de gastro-entérite avec hémorragie interne. On aurait, dit-on, retiré à l’ogre des Ardennes plus de la moitié des cinq mètres de tripes et de boyaux qui lui traversent le corps, de la bouche à l’anus. On aurait même, dit-on, procédé à une ablation des testicules du bandard pour cause de prostatite aiguë. Profondément affecté, le désarmé et le raccourci se serait alors, dit-on, réfugié et enterré dans une cave, un souterrain ou un égout pour échapper à son ombre…


Un climat étrange règne dans la forêt. Ayant perdu leur leader dans une embuscade juridico-médicale à laquelle ils ne s’attendaient pas, les « éléments », sbires, robins des bois, terroristes, partisans, sous-capitaines et autres soudards et brigands (armés de pieux, de fourches, de faux, de tournevis, de cutters et de chaînes de bicyclettes) (encagoulés, tatoués, habillés de peaux d’ours et portant sur la tête des casques de motard) du général en chef, sont déconcertés, désemparés, désarçonnés… pris complètement à contre-pied…

Sévère coup au moral des combattants. Immense lassitude des civils et des familles. Dans tous les camps...

Trêve, négociation, violation des accords, intervention, motivation, intimidation, reprise du dialogue, séduction, subornation, que sais-je ? tous les motifs sont bons. Du moment

- Du moment que la paix règne, quoi ! Et que les affaires reprennent !

- Et les problèmes ?

- Quels problèmes ?

- Ceux qui étaient au départ de la guerre et qui n’ont jamais été résolus ?

- On verra ça après !

que la guerre prenne fin...

Les organisations caritatives et de défense des droits de l’homme (redoutant une baisse des donations et une diminution du volume d'activités ?) essayent, dans un premier temps, d’entretenir la flamme et continuent de souffler sur les braises. Mais en vain. Tout le monde est fatigué et la paix arrange

- Y compris les trafiquants (tant nationaux qu'internationaux) qui, très vite, ont mis sur pied de nouveaux business ! Trafic de la reconstruction, trafic de l’excavation des charniers et de l’identification des charognes, traque des collaborateurs et des criminels de guerre, commerce des postes à pouvoir, des concessions à obtenir, des médailles et des indulgences à distribuer!

pas mal de gens.

Les habitants des villages qui avaient, à l’époque, été accusés de soutenir l’un ou l’autre camp et avaient dû se réfugier dans les profondeurs de la forêt, après avoir longtemps, longtemps retenu leur souffle, longtemps, se risquent, peu à peu, craintivement, à peu, à peu, à peu, prudemment à sortir des bois et délèguent

- Rien de grave ne peut leur arriver ! Ils ne bandent plus et ne sont pas comestibles ! Comme esclaves, ils coûteraient plus cher en dépenses d’entretien (et en soins médicaux !) qu’ils ne rapporteraient ! Comme guerriers, ils n’effrayent plus grand monde !

quelques vieux en ambassade, explorer les alentours, prendre la température, nouer

- Nous sommes prêts à collaborer avec tout le monde!

des contacts avec les différents camps, donner à boire et à manger aux divinités et aux ancêtres protecteurs…

Les vieux ont, à cet effet, revêtu leurs plus beaux habits et se sont déguisés en portraits de famille. Ils se sont installés d’abord à la lisière des bois, à proximité des champs laissés à l’abandon, dans une clairière où des blocs de pierre avaient été dispersés en cercle, à intervalles réguliers, il y a très longtemps et plus personne ne savait pourquoi, pas loin non plus d'un ancien arrêt de bus, aujourd’hui désaffecté.


Et ce tram 81, tant vanté, ça vient ?


Le tram 81, ses dents cariées, son haleine fétide, ses cheveux gras ? Pas grand-chose à en dire aujourd’hui !

Nous avons pris le tram 81. Ensemble.

Non pas à l’arrêt provisoire de la rue Lesbroussart mais au nouvel arrêt de la place Flagey en voie de réaménagement (du côté des étangs d’Ixelles), vers 13h 15, direction Montgomery. Nous nous sommes assis en face l’un de l’autre. Nous sommes descendus tous les deux à « La Chasse » (pas loin du garage d’Ali Kaya, donnant sur l’avenue des Casernes)… sans avoir échangé un seul regard et sans nous

- Nous qui ?

être dit un seul mot…


Mélancolie


Crise de cafard, envie de cafter ?

Dieu vous écoute, 24h/24, 7j/7.


Un coq dans l’évier de la cuisine


Solidement entravé, un coq attend, dans l’évier de la cuisine, d’être décapité, plumé, éviscéré, mangé.

La bête est stressée, très nerveuse... Son anxiété pourrait nuire à la qualité de la viande. J’interviens.

- Voulez-vous, cher ami, que je vous caresse le haut ou le bas de l’épaule

- C’est quoi ça, le haut de l’épaule ?

- Le bas de l’épaule, c’est la cuisse, ducon !

Une étude zurichoise, en effet, établit que les coqs caressés sont plus tendres que les coqs frappés


Chambres d’hôtel


Les réfugiés ont, rapidement été chassés des chambres d’hôtel qu’ils occupaient.

Les organisations de bienfaisance, les équipes médicales, les fonctionnaires internationaux, les journalistes et les diplomates ont pu (une fois les lieux nettoyés et désinfectés) y être installés dans des conditions assez satisfaisantes.


Les jarretelles de ma femme mariée


Ma femme mariée pouvait-elle

- Tu manques de finesse, d’élégance, de subtilité ! Tu manques d’amour, quoi !

légitimement me reprocher

- Pourquoi doit-on toujours tout te dire ?

ne pas avoir deviné qu’elle portait des jarretelles affriolantes sous la vieille paire de jeans qui lui moulait le cul depuis toujours.