mercredi 21 avril 2010

Huppé cul 1 (hc8) - De le journée dans l’escalier à la dernière branlette

Didier de Lannoy
Huppé cul !
assemblage de chroniques prétendument quotidiennes, janvier-mai 2008
Série 1 - Extraits


D'autres dépêches des séries Huppé cul, etc ?
- Huppé cul 2: cliquez sur
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Une journée dans l’escalier


Un oeuf dur

- Tiens-toi donc à la rampe, ducon !

voulait retirer son courrier dans le couloir du rez-de-chaussée et

- Ce n’est pas vrai ! Je ne lui ai même pas fait de croche-pied ! Depuis quand les œufs (même durs) ont-ils des jambes ?

s’est cassé la gueule et fracturé le col du fémur en descendant la dernière volée de marches…

Un bébé, abandonné sur le palier du troisième étage, dans une poussette sans chauffeur, aussitôt que

- Bonjour, petit bidouche ! Guiliguili ! Ça va ?

j’ai enlevé le bouchon qui lui fermait la gueule, s’est mis à couler, couler, couler gravement…

dégouliner en glougloutant…

puis à hurler, hurler, hurler ! Et j’ai dû cavaler comme un lavement et disparaître à toute biture pour ne pas me faire lyncher…

Quelle journée !

Ce n’était pas mon jour de gagne !


L’oiseau rare


Ma femme mariée (à Yolo-Nord, au 11.12.13, au fond de la parcelle du patron, dans le kikoso, assise à croupetons, faisant son petit pipi, à l’aube, en ronronnant), depuis qu’Evoloko Joker lui a

- Oh !

glissé la main

- Tu veux recevoir un pain dans la gueule, connard ?

- Faut pas te fâcher, Maman ! On peut toujours essayer, non ?

dans la culotte, ne pond plus que des œufs sans cholestérol ?


Jèze et sa bande urbaine



Jèze, son père n’avait jamais été boxeur. Il s’était seulement cassé le nez dans un accident de taxibus. Jèze et sa bande de minables et de tarés effectuent une descente dans les riches quartiers de la périphérie de Bruxelles ou de Kinshasa. Dans les environs de l’avenue du Prince d’Orange ou de l’avenue Okito

- A Binza-Pigeon dans la commune de Ngaliema ! Pas au quartier Mikondo, dans la commune de Kimbanseke !

A la campagne, quoi ! Ou presque... Chez les friqués, les huppés, les pourvus, les calés…

Jèze repère une villa cossue entourée d’un paradis terrestre rempli d’arbres fruitiers : des pommiers, des poiriers, des manguiers, des safoutiers, des badamiers, des bananiers, des orangers, des oliviers, des avocatiers, des mangoustaniers. Jèze pénètre dans le verger… et

- De quoi vous avez peur, les mecs, des diables ou des serpents ?

s’étonne de constater que les autres rechignent à le suivre. Et s’énerve

- Dans toute la bande, il y en a un seul qui bosse et tous les autres font le guet ?


Correspondances particulières et nouvelles de la rédaction


Daniel Simon me

- Salut, Monique ! T’as l’bonjour de Daniel !

demande de saluer Monique Phoba, pour son talent.


Anne-Marie La Fère m’écrit que mes « petits contes à dormir debout (l’) amusent avec plus ou moins de succès » mais considère qu’il y a trop de personnages dans mes histoires alors même

- Hop là !

qu’elle vient, à l’instant même, d’en intégrer la compagnie. Eh oui, tous mes amis m’accompagnent dans la plupart de mes textes. Et plusieurs connaissances aussi.

- Tous m'appartiennent ! Tous sont mes personnages !

Chaque existence mérite d’être écrite, non ? Chaque personne peut (et même, parfois, « aspiiiiire à ») devenir un personnage, non ? A-t-on jamais assez de voisins, de collègues, de potes et de copines ? Doit-on cesser de rencontrer des gens ? Que faire ? Abandonner des personnages en trop dans un dépôt de la STIB ? Installer des caméras de surveillance dans la forêt de Nassogne et ne plus raconter que les exploits de Guillaume de la Marck, le sanglier des Ardennes ? Jouer au badminton avec des hirondelles ? Se résigner à la victoire de Sarkozy et accepter d’être, tôt ou tard, fusillé par les troupes franquistes ? Ne plus partir en voyage et rester à la maison pour s’occuper de Cannabis, l’octodon de Sukina (une foutue gamine qui devient une sacrée jeune fille et qui n’a plus rien à cirer de son rat depuis qu’elle s’est trouvée un petit copain) ? Se recycler dans la compassion et offrir un bâton de craie à un élève nécessiteux ?

Bien sûr, il y a aussi des pertes et des rejets… Certains joueurs

- Eux aussi sont des autres ! Mais ils ne veulent pas l’admettre !

craquent, se lassent, refusent de se reconnaître dans ce que j’écris d’eux, demandent à quitter la partie

- Sauf ma femme mariée dont le cul, toujours, demeure !

s’énervent, protestent, se révoltent, mettent en doute, s’inscrivent en faux, menacent de m’envoyer des témoins ou un avocat, prétendent ne pas me fréquenter, démentent avoir jamais bu un verre en ma compagnie, me nient carrément…


Et Bibish Mumbu (on ne la voit plus, on ne l’entend plus, on ne la lit plus… doit-on commencer à s’inquièter) ?

Bibish est toujours en mouvement ! Aujourd’hui à Lubumbashi, sur le terrain de Finasser (salut, M’Fi !), demain à Kisangani, après-demain à Bruxelles... Elle m’écrit qu’elle est

- Hyper occupée ?

« Huppée cool ! »


Huppé cul ? Quotidien à périodicité douteuse ?

On menace (comme on retire une étoile à un cuisinier qui déçoit) de m’enlever le cul ?

Bon, que je m’explique ?

Eh bien voilà : j’ai décidé d’en faire à ma guise, de me taper des journées de cinquante-deux heures et d’autres qui ne durrrerrront jamais plus de trente-cinq secondes maximum…

Ça ira comme ça ? On est tous d'accord ? Carmelo Virone n'est pas "contraire" ?


Les vers de terre n’ont pas d’oreilles


Ma femme mariée me critique : « Pour protéger la liberté, tu pourrais la mettre en cage ».

Waow ! Pas mal !

- Tu prends bonne note ?

- Ben oui, Bobonne ! Je prends, je bonne, je note ! Cinq sur cinq !

En fait, j’ai l’esprit lent… et je fais semblant d’entendre… mais je ne saisis pas bien : « Qu’est-ce qu’elle a bien pu vouloir dire ? Je l’ai aimée pour sa liberté et puis je l’ai épousée et puis elle s’est retrouvée au Zoo d’Anvers ou à Guantanamo ? »

Apparemment excédée

- Excrément de ver de terre ! Espèce de sakabwang !

ma femme mariée hausse les épaules, se lève, enfile son « polaire » et sort acheter des cannettes et des clopes dans un magasin de nuit des environs. Je ne sais même pas

- Elle me reproche seulement d’être sourd ? Est-ce un motif suffisant de divorce ? Il faut croire qu'aujourd'hui, décidément, ce n’est pas mon jour de gagne ?

si elle reviendra.


Les Reines


Elles étaient soeurs jumelles. Elles dormaient dans le même lit. Le Roi les prit toutes deux (avec promesse

- Mais, aujourd’hui, les fiancées ne sont plus comme dans le temps ! Elles se comportent comme des musiciens ! Il faut les payer pour qu’elles acceptent de répéter !

de mariage) pour maîtresses.


Meurs vite, mon amour


Meurs vite.

Meurs vite et ne traîne pas.


N’attends pas d’être laid. N’attends pas d’être riche ou célèbre. N’attends pas d’être con et chiant. N’attends pas d’avoir mal à la tête, au bide, au coeur ou aux poumons. N’attends pas de te casser le col du fémur sur le trottoir ou dans l’escalier. N’attends pas qu’Alzheimer ou Parkinson te rattrapent et te grignotent.

N’attends pas d’être mort.


Meurs vite et sois beau comme un mac (et je me ferai belle comme un pute et je viendrai

- Je n'en attendais pas moins de toi, petite chérie! Une vraie femme mariée n’oublie jamais de masturber son conjoint à l’agonie et de conserver ses derniers spermatozoïdes dans un aquarium !

en minijupe et bas résille, te faire une pipe), comme Litvinenko sur son lit d’hôpital.

Réconcilié.